L’île artificielle, sur laquelle sera construite la centaine de logements demandée, permet d’accueillir tout un quartier au coeur d’un paysage privilégié. Sa situation exceptionnelle contre le coteau, légèrement en surplomb sur la Marne et au coeur d’un petit bois lui confère des qualités, davantage même un caractère, qui en font un lieu qui nous habite tout autant que nous l’habiterons.

Les pieds d’immeuble sont amplifiés sur l’îlot A1, s’inspirant des expériences positives en Allemagne et en Suisse, notamment celles du quartier Rieselfeld à Fribourg où la rue et les espaces privatifs sont perçus comme un même espace. La végétation seule définit

la limite entre voie piétonne et jardin, permettant à chaque habitant des rez-de-chaussée, et parfois à ceux de tout l’immeuble dans le cas des jardins partagés, de s’approprier librement l’espace, et le partager à volonté avec les autres habitants de l’île.

Ces « frontières floues » sont régulièrement prolongées par de longues terrasses en bois, qui deviennent des prolongements extérieurs des séjours ouvrant sur ces terrasses par de grandes baies vitrées. La rue devient une cour commune allongée, un véritable espace

partagé ou les scènes de vie se répondent de trame en trame.

Dans les étages, les circulations extérieures et les grands balcons qui, comme les terrasses en rez-de-chaussée, prolongent les séjours et les chambres, contribuent à ce théâtre de vie à ciel ouvert. Tous les habitants peuvent profiter d’espaces extérieurs spacieux et équitables.

La situation de l’îlot A2 est bien différente. Sa façade nord vient se coller à la limite de la rue pour constituer une limite franche en opposition à la libre composition en vis-à-vis. Seuls les accès et les escaliers extérieurs viennent répondre à l’activité du sud du lot A1, comme un gradin de théâtre profitant du spectacle. Mais les appartements traversant peuvent profiter d’une façade sud avec une vue exceptionnelle sur le grand paysage du parc. La disposition des îlots calés sur la limite nord permet de dégager de grands jardins, parfois privés, parfois communs, ainsi que de grandes terrasses du même type que celle du A1, cette fois dans le calme et l’isolement, dans la contemplation du paysage et de

l’horizon. De la même manière, tous les appartements en étage disposent de grandes terrasses au sud.

La trame constructive de 4,2 mètres a été définie en commun avec AAVP & LOG pour permettre une adaptabilité maximale aux variations typologiques et une certaine efficacité économique dans le cadre contraignant de la construction en structure bois. Le projet affirme la présence de cette trame tout en faisant varier sa profondeur et sa position par rapport aux limites sud, dessinant un front bâti varié et ludique.

Ce jeu est renforcée par un habillage différencié pour chaque trame, le plus souvent de bois pré grisé, en tasseaux sur pare pluie ou en bardage vertical, parfois en façade type zinc sombre, d’autres fois en métal laqué blanc ou viroc. Les volumes saillants sont prolongés au sud par un système de claustras de bois apportant une protection solaire efficace. Les toits sont orientés Nord Sud pour renforcer le jeu des pignons variables

en façade. Ils sont parfois pivotés de 90° sur l’îlot sud (lot A2) pour créer de grands rampants accueillant des capteurs photovoltaïques.

Les logements sont systématiquement traversants dès le T2, avec des séjours orientés au sud, des cuisines ouvertes pour prolonger le principe de fluidité spatiale proposé dans le parti général. Ce principe de conception ouverte permet également à de nombreux appartements d’être reconfigurables à la demande dans une idée de réversibilité prenant en compte l’évolution des modes de vie .