La totalité de la parcelle est bâtie comme une masse compacte, ce qui place aujourd’hui la construction hors de la règlementation urbaine en vigueur.

Il va falloir jouer de ses forces et contourner ses faiblesses.

Ainsi, la transformation qui va s’opérer pour faire muter ce lieu vers de nouveaux usages est à la fois violente et respectueuse ; la nécessité d’amener de la lumière naturelle au cœur de l’édifice implique d’intervenir lourdement sur l’existant en l’évidant.

Deux poutres majeures et quelques parties de planchers sont démolies pour permettre à la lumière du Sud-Ouest de pénétrer dans la faille jusqu’au RDC.

D’un bâtiment massif, nous allons vers un bâtiment présentant deux corps reliés en limite Nord-est par la rampe existante et des escaliers créés.

Ils s’organisent autour d’un patio central, d’un peu plus de 100m², de forme irrégulière.

La rampe en limite Sud-Ouest est, elle, démolie pour ne pas faire obstacle au soleil.

Hormis cette intervention lourde sur le gros oeuvre en super structure, l’intégrité des plateaux en demi niveaux est conservée, ainsi que leur faible pente.

L’intention est alors d’ouvrir les possibles et de permettre l’installation de programmes divers, assemblés au besoin, à l’intérieur de cette enveloppe capable.

L’agencement des lieux est réalisé comme un ensemble d’éléments mobiliers, potentiellement démontables et remplaçables, accueilli par le volume capable.

La complexité du projet repose essentiellement sur les problématiques de sécurité incendie intrinsèques à la situation en cul de sac du bâtiment.

Notre stratégie pour résoudre ce problème est de dimensionner correctement les noyaux de circulation pour garantir l’accueil d’un nombre d’occupants maximal par niveau (voir tableau des effectifs) et d’ajouter une «tour pompier » en symétrie de l’escalier de secours en façade.

Chaque scénario propose d’aménager les 3 derniers niveaux en bureaux. Les plateaux y sont paysagers,

semi-paysagers ou cloisonnés ; ils peuvent s’adapter en fonction des besoins des utilisateurs.

Au rez de chaussée et premier étage, nous proposons une « palette programmatique », cohérente avec l’affectation majoritaire du lieu (bureaux).

Au rez de chaussée, un accueil généreux ou conciergerie avec boites postales pour domiciliation d’entreprises, pourra orienter vers les différents programmes avant d’être remplacé dans quelques années par de l’intelligence artificielle. Il guidera également vers le comptoir de l’Equipement de Logistique Urbaine qui occupera majoritairement le sous sol.

L’Equipement de Logistique Urbaine (ELU) est le centre de cette programmation souple : c’est une activité qui est en cours de définition et en évolution permanente, tant les besoins qu’elle comble sont nouveaux.

Un niveau de sous sol est intégralement créé sous l’ensemble du bâtiment pour l’y accueillir.

Nous avons imaginé ce sous sol entièrement dédié à du stockage, géré par un gestionnaire depuis l’accueil du rdc, et dont les seuls occupants actifs seront des robots dévoués à la manutention des colis.

Le parking aérien est une typologie particulière dont le programme est probablement le plus univoque que la construction puisse rencontrer.

Cette pureté programmatique implique une simplicité constructive est formelle dont le seul objectif est de réaliser ce programme ; même si les contraintes qu’il impose –un maximum de véhicules dans un minimum de surface développée- sont contradictoires avec l’occupation qui lui est destinée, l’objectif de notre projet est de permettre à un maximum de possibles de se réaliser, en se tournant résolument vers l’avenir, y compris vers des programmes dont la nature n’est pas encore clairement définie.

La poésie du potentiel qu’évoque toujours un parking aérien est ainsi considérée comme la véritable identité du bâtiment, mais augmentée des outils technologiques et environnementaux de notre temps pour l’inscrire dans une mutation permanente.